La culture des Premières Nations de la Colombie-Britannique

En Colombie-Britannique, 4,6% de la population, soit environ 200 000 personnes sont des autochtones. Répartis en 203 Premières Nations se partageant 34 langues différentes, ces Autochtones vivent pour la plupart sur 400 de leurs 1650 petites réserves dont la superfie totale représente 0,37% du territoire de la province. En 1996, le peuple Nisga’a de la vallée Nass, située dans le nord-ouest de la province, a négocié le premier traîté avec les gouvernements provincial et fédéral. Ils y ont gagné 1930 km2 de territoire, ce qui représente environ un dixième de leur territoire traditionnel.

Les tribus de l’intérieur chassaient le gibier des forêts avec l’arc et la flèche, la lance et le couteau et le gibier aquatique avec des filets, des pièges à assommoir et des collets. La cueillette des végétaux sauvages, plus développée à l’intérieur des terres que sur la côte, constituait une partie importante de l’alimentation des Premières nations. Parmi les racines, les Amérindiens cueillaient celles du quamassie, un lys sauvage à large bulbe, l’ail du Canada, la partie intérieure du chou puant et la berle douce. Parmi les baies figuraient les baies d’amélanchier, les framboises et les bleuets. La générosité de l’océan et de la nature en général permit aux tribus de la côte Pacifique de s’implanter en permanence dans des villages, comptant jusqu’à trente maisons et 1 000 habitants. Ils étaient construits, pour la plupart, le long de baies ou de détroits, à l’abri des grands vents et des vagues de l’océan.

De structure fondalement identique d’une tribu à l’autre, leurs habitations, faites de larges planches de cèdre, étaient rectangulaires, souvent massives, mesurant en général 30 mètres de long sur 12 mètres de large. L’extérieur était partiellement peint et décoré de piliers sculptés. Durant l’été, certaines tribus logeaient dans des habitations temporaires situées dans les îles, au large de la côte. Par contre, en ce qui concerne les Premières nations du plateau, leurs habitations étaient très différentes d’une tribu à l’autre. Les Salishs de l’intérieur vivaient en hiver dans des maisons souterraines et, en été, s’installaient dans des huttes oblongues ou coniques. Les Kootenays vivaient dans des tipis recouverts de peaux ; les Tahltans vivaient dans des sortes de doubles appentis faits de perches etc.

Les Premières nations de la côte utilisaient principalement, pour se déplacer sur l’océan, la pirogue monoxyle, fabriquée dans le bois du cèdre rouge ou jaune. Les plus grandes, qui servaient surtout pour les raids guerriers et le transport des nobles, furent fabriquées par les Haïdas et certaines mesuraient plus de 16 mètres de long, 2,5 mètres de large et pouvaient contenir 40 hommes et 2 tonnes de marchandise. Les Premières nations du plateau se déplaçaient très peu par voie d’eau car les eaux du fleuve Fraser et de la rivière Thompson sont très tumultueuses. Cependant, à l’occasion, ils utilisaient trois sortes de canots : en écorce de bouleau, en tronc de cèdre ou en peau tendue sur un cadre de bois. La plupart des vêtements des tribus de la côte étaient fabriqués à partir de l’écorce intérieure du cèdre rouge, mais aussi de cyprès jaune et de racines de sapin et d’épinette pour les chapeaux. Quant aux autochtones du plateau, ils portaient des vêtements en cuir de cerf ou d’orignal, parfois fourrés pour l’hiver de peaux de lapin ou de marmotte. Ils portaient également des couvertures décoratives en laine de chèvre de montagne.

Les Amérindiens de la côte Pacifique étaient d’excellents menuisiers et tiraient profit au maximum du cèdre rouge avec lequel ils fabriquaient non seulement leurs habitations et leurs pirogues, mais aussi des coffres monoxyles, des masques et autres objets de cérémonie. Avec l’écorce intérieure, ils fabriquaient des vêtements, des nattes, des paniers, des cordes etc. Les emblèmes (ou totems) de leurs lignées furent à l’origine du développement d’une forme d’art tout à fait particulière à la côte ouest, celle de sculpter dans le bois et la pierre (l’argilite chez les Haïdas) de magnifiques objets d’art admirés aujourd’hui dans les musées du monde entier. Parmi eux, le mât totémique, longue poutre de cèdre sculptée et peinte, fait de tous les symboles superposés d’un clan dont il représentait le système, le prestige, les aventures, les droits et les prérogatives, était le mode de représentation héraldique le plus célèbre. Quant aux bijoux, la plupart étaient réalisés avec du cuivre ou des coquillages. En ce qui concerne les Premières nations du plateau, elles se distinguèrent particulièrement par la fabrication de paniers en écorce d’épinette, de cèdre ou de tilleul, décorés de motifs géométriques rehaussés de colorants naturels.

Les Premières nations de la côte Pacifique croyaient fermement en l’interaction du monde animal et du monde humain, et possédaient des esprits gardiens, comme le saumon pour les pêcheurs, le loup pour les chasseurs et le serpent mythique pour les chamans. Ces derniers avaient la faculté de guérir le corps et l’âme et d’influencer le climat. Le goût des peuples de la côte pour les cérémonies et le rituel compliqué était très marqué. Les provisions accumulées durant l’été leur permettaient de consacrer les cinq mois de l’hiver à la fête, à la danse et au théâtre, manifestations durant lesquelles ils transmettaient oralement la culture, l’histoire et les tradiditions de leur lignée, au moyen de mythes et de légendes. Parmi ces fêtes, il faut noter le potlatch, ensemble de cérémonies marquées par les dons que se faisaient entre elles diverses tribus et qui témoignaient de leur rivalité symbolique. Mais, au delà de la distribution de biens matériels en profusion, le potlatch servait principalement à confirmer l’ordre social d’une culture qui n’avait pas de structure politique clairement définie. Animistes comme les Amérindiens de la côte, ceux du plateau avaient des rituels d’initiation qui variaient d’une tribu à l’autre et plutôt que des potlatchs, ils organisaient de grands festivals, les powwows, qui pouvaient durer une semaine, durant lesquels on dansait et on festoyait en suivant un rituel particulier chaque jour, sans oublier la cérémonie du calumet.

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